Login

« Ouvrons les yeux... pas seulement le parapluie ! »

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« La saison de printemps que nous venons de traverser est particulièrement négative avec des reculs d'activité annoncés qui inquiètent tous les acteurs de notre filière. Plusieurs observateurs ont commenté, dans vos colonnes, les raisons de cette chute des ventes et tous pointent quasi exclusivement la météo comme facteur explicatif. S'il est, certes, le facteur numéro un, il n'est à mon avis pas le seul, loin de là. Cette saison est plutôt révélatrice d'une accumulation de raisons profondes de détérioration souvent masquées lorsque la météo est favorable, amplifiée cette année lorsqu'elle est déplorable. Au niveau conjoncturel, la situation économique générale est bien évidemment à prendre en compte, plusieurs points des pourcentages annoncés sont à relier aux difficultés économiques que rencontrent beaucoup de consommateurs. Mais il existe aussi des raisons plus structurelles peu débattues et sur lesquelles nous devrions tous nous pencher, notamment :

– une offre vaste mais fréquemment peu lisible en magasin, des nouveautés noyées parmi les produits plus standard (surtout en marché aux fleurs) ;

– des produits dont la présentation n'est pas toujours soignée ;

– la totale disparition de la vente assistée et d'une vraie démarche de vendeur et de conseiller ;

– l'acceptation passive que nombre de rayons en GSA (grande surface alimentaire) sont de véritables mouroirs de plantes et contribuent à une image déplorable des produits végétaux auprès des consommateurs (notamment peu avertis) ;

– la quasi-disparition du fleurissement dans les jardins commandés aux paysagistes, qui n'entraîne pas de renouvellement d'achats en magasin ;

– la faible valorisation de l'image de l'activité de jardinage auprès de la clientèle masculine des "25/50 ans", d'où une perte de renouvellement d'acheteurs ;

– des communications promotionnelles à Noël dans lesquelles aucun végétal n'est proposé ni même utilisé en illustration ou décoration. Nos circuits commerciaux, notre système de vente, les formats de nos magasins sont restés identiques depuis près de vingt ans. L'offre "produit" correspond surtout à une logique de moyenne gamme dont on observe qu'elle disparaît dans tous les autres secteurs où se développent l'entrée de gamme (logique de prix) et le haut de gamme (logique de qualité).

Comme pour une majorité de secteurs, la météo restera un facteur prépondérant du dynamisme des ventes. Mais comme nous n'avons aucune influence dessus, mettons plutôt notre énergie à repenser les modèles et circuits commerciaux pour une meilleure valorisation des produits végétaux. »

PAR ÉRIC BERGUE

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement